Luigi l'Amoroso
C'était vendredi, le 22. A cinq heures du matin. Il ne fait pas encore ses nuits ce coquin, et justement, le 22 à cinq heures du matin il était dans mes bras, il tétait paisiblement.
Le vendredi 22 juillet à cinq heures du matin plus quelques minutes, Louis a eu 9 mois. Dans la pénombre de ma chambre, j'ai caressé ses cheveux si doux. Une vague de tristesse et de bonheur m'a envahie. Je n'ai pas pu retenir mes larmes. Mon petit garçon grandit.
L'an dernier à cette même date, j'étais en pleins tourments. J'étais rongée par les doutes, torturée par ces angoisses qui me tenaient éveillée, souvent jusqu'à bien plus tard que cinq heures du matin.
Il y a un an j'avais peur. De lui, pour lui. Aujourd'hui, je puise en lui tellement de force. Je tremble encore, je l'avoue. Mais quand je le tiens dans mes bras à cinq heures du matin, quand j'enfouis mon visage dans son petit cou, quand je me penche vers lui pour entendre sa respiration, alors je me sens la plus chanceuse du monde.
Parce qu'il m'a choisie pour venir à la vie. Parce qu'il a fait de moi sa mère. Parce qu'il me montre quotidiennement que tout ce que nous avons vécu ensemble en valait la peine.
J'ai grandi moi aussi, un peu, grâce à lui. Il me rend meilleure, je crois.
Chaque jour qui passe il me ravit de ses sourires. Louis est un bébé heureux. Les médecins me le disent tous. Et j'ai décidé de les croire, sans retenue.
Oui, il y a un an, nous avons vécu l'enfer Louis et moi. Mais ce soir il est là, totalement abandonné aux bras de Morphée. Et j'entends sa petite respiration, et encore, je ne peux retenir mes larmes.
Des larmes de joie.