Oxygène
Je suis à Nantes, chez des amis. La maison est en effervescence, tout le monde s'active. Dans quelques minutes nous partons à Notre Dame de Monts. C'est tout près d'ici mais il y a la mer, les pins, le sable.
Quelques jours de vacances en famille et entre amis. La sage-femme m'a dit qu'il n'y avait pas mieux pour soulager un peu mon état. Bien sûr, il y a les cachets. Quotidiens et réguliers depuis ma visite chez la pésopsychiatre. Moi j'espère juste que mon humeur restera égale et que je ne mettrai personne mal à l'aise.
J'ai été très émue pa tous les messages laissés suite au denier post. Ils me sont d'un grand réconfort car je me sens moins seule. Certaines d'entre vous ont connu la même chose, d'autres non mais m'apportent tout de même leur soutien. Chaque mot, chaque visite est précieuse et j'aimerais pouvoir donner autant que je reçois.
Je comprends sans peine la difficulté à commenter parfois un récit douloureux ou extrêment personnel. Je me suis aussi beaucoup demandé si je n'étais pas trop impudique de livrer de la sorte mes états d'âme et de raconter ces affres dans lesquelles je suis plongée depuis plus d'un mois maintenant. Mais le fait est que de mettre ici des mots sur ce que je ressens m'aide à m'auto analyser et quelque part, à avancer.
Ce qui va me manquer le plus cette semaine c'est de ne pas voir la thérapeute. Je crois que c'est la meilleure de toutes les initiatives que j'ai prises. Petit à petit ma parole se libère. Et même si je ne sens pas encore la légèreté tant attendue, au moins j'arrive à formuler des choses. J'ai réussi à dire des sentiments dont j'avais même honte. J'ai réussi à livrer mes terreurs. Et grâce à cela, j'ai pu être un peu soulagée. Etre entendue. Etre rassurée.
Le lien n'est pas rompu et c'est tout ce qui compte. J'arriverai à le ressentir, j'arriverai à ne plus craindre d'être une méchante personne faisant du mal à son bébé. Et il saura que je l'aime. Que je suis triste, mais que je l'aime.
J'essaye de ne pas penser à celle que j'étais avant comme on se remémore une personne morte. Peut être que celle que je deviendrai sera encore plus forte. Forte de cette expérience. Forte comme me l'a dit K.thi d'avoir traversé tout ça et d'avoir vaincu. J'éloigne de moi la peur que cela risque de durer. Je ne pense pas à la rentrée. Je gère au jour le jour. Je dois me convaincre que je ne suis pas une mauvaise mère parce que je traverse tous ces moments si difficles.
Ca va prendre du temps je le sais bien. Mais aujourd'hui j'ai l'espoir que cela peut vraiment se produire.
Merci à toutes, celles qui restent dans l'ombre et celles qui laissent leur petite empreinte. Vous êtes pour beaucoup dans les éclaircies quotidiennes de mes journées.