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Le Grand n'Importe Quoi
9 août 2010

Le X et moi

Au moins un point positif avec le médicament, je dors la nuit. Bien sûr, il me faut mon petit rituel.

J'arrive dans la chambre, j'allume toutes les lumières. Je me change. Je prépare ma lampe "veilleuse". Je prends mon premier cachet. ce goût amer dans ma bouche. J'inspire. J'expire. Je me mets au lit, mon petit moleskine sur les genoux. Et j'écris. Parfois des pages, parfois juste quelques lignes. J'attends M. Il vient toujours se coucher en même temps que moi pour m'accompagner dans cet endormissement. Et c'est comme une drogue. J'ai l'impression de ne pas pouvoir m'endormir sans. J'ai trop peur. Il faudra pourtant commencer à l'envisager. Les vacances ne sont pas éternelles. Deuxième cachet. On parle un peu, et je m'allonge. Sa main sur mon épaule ou sur le ventre guettant le bébé. Et le sommeil vient.

Les journées sont plus difficiles car les angoisses vont et viennent, quoi que je fasse. Un petit déjeuner dans le jardin de ma sœurette, un déjeuner avec mon papa, un apéro au soleil... Autant d'initiatives qui m'aident, qui me soulagent. Mais elles finissent par revenir, immanquablement.

Je dois de plus faire face au désarroi de ma grande fille. Ma grande fille. 12 ans. C'est encore une enfant. Mais plus tout à fait. Une adolescente. Mon petit bébé à moi, ma première née. Elle souffre je le vois mais elle n'arrive pas à me dire pourquoi. Elle a seulement lâché à demi mots qu'elle avait eu très peur vendredi, cette journée cauchemardesque. Et je m'en veux. C'est trop lourd pour elle, ce n'est pas une charge qui lui revient. Ce n'est pas juste! Que faire? J'ai le sentiment d'avoir échoué dans ma tentative de la rassurer.

Je continue l'acupuncture car je crois aux méthodes naturelles. Et ces séances me seront fort utiles quand il faudra arrêter le médicament en prévision de l'accouchement. Ce soir je suis allée voir la psychologue de l'hôpital psychiatrique. Ça m'a fait un bien fou. J'avais quelques réticences, HP, hôpital psychiatrique. C'est quand même un peu dur à encaisser. Mais cette femme a su trouver les mots, elle a su en extirper d'autres. Elle a posé des questions qui m'ont fait me questionner moi même et me souvenir d'une foule de choses que je croyais enfouies, réglées.

Demain je dois rencontrer la sage-femme pour un entretien préalable aux séances de préparation à l'accouchement. On m'en a dit tellement de bien que je suis impatiente. J'ai envie d'aller mieux, je veux comprendre, j'ai besoin de me remettre.

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Nous sommes allés dîner à la plage. Une chaise longue, un plaid, une glacière et le tour était joué. Doudou a dit aux mouettes "l'apéro est servi!". Et il riait aux éclats de les voir venir se délecter de quelques biscuits. La soirée fut douce. Comme cette nuit qui commence je l'espère.

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Commentaires
F
courage... perso, j'étais dépressive pendant mes trois grossesses, surtout les deux dernières, la première j'étais trop jeune...<br /> mais cet état, tu l'as identifié, donc tu fais ce qu'il faut faire...<br /> et après, à la naissance, j'allais mieux...<br /> soigne toi bien...
D
J'arrive chez toi (je dis tu, tu ne m'en veux pas ?) grâce à ton petit mot sur mon blog...<br /> Je suis très touchée par ce qui t'arrive. J'imagine le flux d'émotions contraires que ça peut créer d'aller mal lorsque l'on est enceinte, avec deux enfants qui ont besoin d'attention et d'amour... J'ai presque les larmes aux yeux en écrivant cela. Dépression. Quel mot atroce. Et pourtant je crois que j'en suis là aussi, ou pas très loin.
K
ca y'est je viens de retrouver votre lien par votre commentaire sur le blog de c'est tous les jours dimanche<br /> c bien vous avez la mer, la nature apaise je vous l'ai dit faites cela tant que vous pouvez une petite balade sur la plage ou juste regarder la mer
S
C'est bien que tu te sois créé des rituels. Après, c'est sûr qu'ils devront peut-être être adaptés au fur et à mesure. <br /> Ne culpabilise pas par rapport à ta fille. Certes, elle a eu peur et elle n'est pas encore tout à fait rassurée. Mais laisse faire les choses, elle aussi finira par trouver de nouveaux repères. L'essentiel est qu'elle ne se sente pas fautive de quoi que ce soit. Tu as une maladie (puisque le diagnostic de dépression est posé et même si le côté HP du truc est dur à encaisser mais c'est tout à fait compréhensible...), tu te soignes pour que cela aille mieux. Et voilà. Dis-lui ce que tu as écrit : qu'elle n'a pas à prendre en charge cela, que tu fais ce qu'il faut pour te prendre en charge (et c'est le cas).<br /> Peut-être qu'elle n'arrive pas à exprimer ce qu'elle ressent mais le fait que toi, tu mettes des mots sur ce qui se passe peut aussi la rassurer (rien n'est pire que les non-dits et les déductions erronées que les enfants en font).<br /> Je t'embrasse bien fort, encore une fois (et tu as mon mail si tu veux plus d'échanges en privé).
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