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Le Grand n'Importe Quoi
15 août 2010

Todo cambia

Depuis quelques jours, ma vie a radicalement changé.

Bien que je me dise que je ne dois pas me battre contre moi même et penser plutôt à me soigner, je ne peux m'empêcher d'envisager chaque nouvelle journée comme une petite épreuve que je dois traverser du mieux que je peux.

J'y arrive pendant quelques heures, je craque, puis je surmonte un peu, je me calme...Arrive la nuit. Encore une, et encore une journée. Je ne sais pas si le temps qui passe m'angoisse ou me fait peur? D'où vient ce sentiment d'être mal à l'aise chaque jour?

Malgré tout ce que j'ai entrepris pour m'en sortir, je n'ai pas encore de réponse. Mais je refuse d'attendre sans rien faire. Dès que je peux, je parle avec M de ce qui m'arrive. Je lui dis comment je me sens. Et parfois il est surpris car mon attitude ne correspond pas à mon état d'esprit. Et parfois il est surpris car mon attitude correspond à mon état d'esprit. Hier soir nous sommes sortis tous les 4 au resto indien. Je me sentais mal, fatiguée. Il me regardait et me disait "un sourire?". Quand les enfants se sont levés de table pour se dégourdir les jambes il m'a dit que j'avais remis mon "masque". Il entend par là cet air absent, triste et fatigué que j'ai quand je me sens mal.

Avant je lui aurais dit, "Ce n'est rien, juste un peu de fatigue, ça va passer". Dans cette nouvelle vie, je lui réponds "Oui c'est vrai, j'ai le masque. Je me sens mal, et je suis triste. Mais je ne sais pas pourquoi".
Avant il m'aurait dit "tu es toujours fatiguée, même quand on fait quelque chose en famille..." Mon attitude l'aurait agacé. Aujourd'hui je lui dis "tu n'en as pas marre de moi?", et il répond, "non parce que je me sens plus proche de toi".

Drôle d'histoire. Je m'écroule et il est là pour me ramasser. Je ne sais pas pourquoi ça me surprend. Mais en tous cas, ça me fait du bien. J'ai seulement peur qu'un jour il se lasse, si tout cela ne cesse pas.

Il y a seulement quelques semaines, je passais des heures allongée, à regarder la télé, à attendre que le temps passe, que ce col veuille bien se fermer. Moi en tous cas, j'étais complètement fermée, verrouillée même. Je sais que M a été quelque peu désemparé face à cette femme qui vivait une grossesse difficile, qui ne pouvait plus rien faire. Je savais que ce serait difficile pour tout le monde. Lui, les enfants, moi. Mais je ne m'attendais pas à ce que cela nous éloigne autant. Aujourd'hui, nous faisons presque tout ensemble, parcourir les magasins de bricolage, faire des courses, faire à manger, ranger la maison. Suis-je égoïste? Faire tout ça m'aide à ne pas m'appesantir sur mon mal être, ça éloigne quelque peu les angoisses. Les conséquences sont bénéfiques pour tout le monde, je m'en rends compte. Mais j'ai le sentiment de recevoir bien plus que je ne donne.

J'imagine ce que ma petite famille a vécu pendant que moi je vivotais sur le canapé. J'ai le sentiment de leur avoir causé beaucoup de tort. Et maintenant que je peux enfin "réparer" un peu tout ça puisque physiquement, tout va mieux, voilà que je m'écroule psychologiquement. J'ai parfois l'impression de me servir d'eux pour aller mieux.

Mais quand je vois les enfants rire, courir partout, nous regarder retaper un vieux bureau pour la rentrée en CP de doudou, nous raconter les dernières blagues entendues, je me dis que ce n'est déjà pas si mal.

On se fait du bien mutuellement. Je les aime tellement. J'ai perdu le sourire mais j'ai gagné en clairvoyance. Tout me paraît mille fois plus précieux dans cette nouvelle vie.

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Commentaires
F
coucou,<br /> en fait, tu as une grosse bouffée d'hormones...<br /> c'est normal que tu sois fatiguée, et perso, j'ai toujours été dépressive pendant mes grossesses, mais je ne pouvais pas le dire à personne... pourtant on m'aurait écoutée... le dernier bébé à 42 ans et demi.<br /> toi tu parles, toi tu écris, et dans 3 mois ou moins, tout ira bien... tout sera oublié, je parle d'expérience mais il faut quand même bien consulter... et ne pas abandonner un traitement du jour au lendemain<br /> crois en une vieille maman d'un adolescent, ça aussi, c'est fatiguant, mais on me répond :<br /> tu es toujours fatiguée...<br /> bon dimanche, à bientôt courage !
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