Cercles...
Elle m'avait dit qu'il y avait des cycles et des cercles, vicieux, vertueux...
Je pensais que ça allait mieux. Et en fait oui, ça va mieux. Il faut juste que j'accepte de laisser une place à la mélancolie. Ca m'est difficile pourtant. Je lutte contre elle alors que ma tête sait que le mieux, c'est de la laisser pénétrer, elle s'en va plus vite. Je m'empêtre dans ces sentiments contradictoires. Je ne sais comment relever la tête.
J'ai de la joie, tous les jours, ou presque. Mais elle est toujours là cette mélancolie. Elle m'accompagne tout le temps. Je ne sais plus quoi répondre quand on me demande si ça va. Je souris, invariablement. Je ravale ces larmes qui veulent passer la barrière de mes yeux. Je les ravale et je les enterre, comme si elles allaient me faire mal. Je sais qu'elles sont là pour me soulager alors pourquoi je résiste?
L'autre nuit, encore une insomnie. Et elles sont venues, les idées noires de nouveau. Puis celle que je redoute plus que tout au monde en ce moment, l'angoisse. De nouveau cette sensation d'étouffement, de nouveau cette panique paralysante. J'aurais voulu hurler mais aucun son ne sortait de ma bouche. J'ai erré des heures comme un fantôme pour les faire partir.
Pourquoi tout ce désordre? Est ce que tout ça va faire toujours partie de moi désormais? Suis-je en train de perdre la tête? Autour de moi tellement d'attentes. Et moi, incapable de bouger, de réagir, de penser même.
J'ai peur de n'être plus la même, encore une fois. J'ai peur d'avoir perdu le peu de confiance que j'avais réussi à gagner ces derniers temps. J'avais eu le sentiment de grandir, et me revoilà devenue une petite fille effrayée. Je dois à nouveau faire face à mes peurs, je dois à nouveau "gérer" mes douleurs. Je dois par dessus tout continuer d'avancer. Pour moi, pour eux, pour moi. Je le sais.
Elle m'avait dit qu'il y avait des cycles. J'en ai traversé un, je dois me préparer à en vivre un autre. Elle m'avait dit qu'il y avait des cercles, certains vicieux mais d'autres vertueux. Comment en rompre certains et surtout, comment en initier d'autres, des bons, des doux, des qui font du bien à l'âme? Je dois accepter que le chemin va être encore long, plus long que prévu. Je dois accepter que la guérison prend du temps, plus de temps que prévu.
Je dois vivre avec ça en moi, cette joie et cette peine, ces sourires et cette mélancolie qui ne me quitte pas. Ces envies de vivre et d'avancer et cette sensation d'inertie tellement forte.
Je dois finalement accepter d'avancer à pas de fourmi car même minuscules, ces pas m'ont fait faire déjà un très long voyage.